mercredi 19 mai 2010

Il y a 1 an

Il y a un an, je finissais ma période de baleinage. J'avais bien expliqué à Madalen que l'idéal serait qu'elle naisse entre le 15 et le 18 mai, que c'était l'idéal avec le pont de l'Ascension pour papa, ses 3 jours et son congé paternité. Comme elle n'était déjà pas contrariante, elle était toujours au chaud le 18 au soir...
Le déclenchement à l'italienne, c'est bien. Il n'y a pas grand risque. Si ça ne fonctionne pas en déclenchement, ça peut au moins faire travailler le col et passer un moment agréable... Le fait est que, chez nous, les contractions ont commencé 2-3h après... Après 2h de sommeil (et vers 2h du matin), ah ben tiens, ça me fait mal au ventre. Mais ça passe et pause pipi. Quelques minutes après, ah ben tiens, ça revient... et ça repart... Quelques minutes après, rebelote. Bon ben, mademoiselle se décide, on dirait!
Pendant 2h, je fais plusieurs levers-pipis. Debout, je prends les contractions en me penchant, accoudée sur le lavabo ou la rembarde du pallier. Allongée, je mets ma main chaude sur le bas ventre. Vers 4h-4h15, je ne suis plus bien à l'aise au lit, je préviens Sébastien que je me lève, mais qu'il peut continuer à dormir.
Je descends. J'allume la hotte pour ne pas avoir trop de lumière, puis je me mets des petites bougies un peu partout. La lumière est douce, je suis bien. Entre 2 contractions, je mets une machine à tourner. Je bois un peu. J'essaie de grignoter, mais ça passe mal, je ne me force pas. Je m'installe sur mon ballon pour écrire mes instructions à ma mère concernant le lavage des couches et la préparation du biberon d'Analie au micro-ondes (eh oui, j'ai des parents anti-micro-ondes, alors il faut bien expliquer...). Je bouge tranquillement sur mon ballon, j'allume l'ordi pour prévenir les copinautes que c'est parti., je vais je viens dans la maison. Lorsqu'une contraction me prend debout, je m'accoude et balance mon bassin.
Je me mets dans la salle d'eau sur mon ballon, devant un lavabo d'eau chaude, avec un gant. Quand une contraction arrive, je mets le gant sur le bas de mon ventre. Entre 2 contractions, je me balance doucement sur mon ballon, les mains dans l'eau. J'ai ouvert le volet de la chambre et je regarde le jour se lever. Je suis bien, la maison est calme, je gère comme je veux. Je note mes contractions: elles viennent toutes les 5-7 min. Peu m'importe si elles sont régulières ou non, je sais que le travail est lancé.
Je finis par prendre une douche, je me penche pour les contractions, j'essaie de vocaliser un peu, mais je n'en ai pas vraiment besoin. Peu après 6h, Sébastien se lève. Je reprends une douche pendant son petit-déj. Il est discret, il s'éclipse se laver et s'habiller pendant que je me mets à 4 pattes devant la baie vitrée, le buste sur le ballon. Les contractions sont dans les reins, maintenant. Je les accepte et les supporte bien. Elles se font tout de même bien sentir, mais je trouve ça supportable. Je finis par mettre un sms à ma belle-mère pour lui dire que ce ne serait pas mal de venir chercher Analie un peu + tôt, ce matin.
Analie se réveille quand ma belle-mère arrive. Je monte la chercher, comme d'habitude. Je la sors de son lit. Avant de descendre l'escalier, je dois la reposer pour prendre une contraction. Je descends ensuite avec elle dans mes bras. Je m'interromps en lui mettant ses chaussures: je suis déjà à 4 pattes. Elle se demande un peu ce qui se passe: je lui dis que ça va, elle me fait un câlin pendant la contraction. J'ai probablement dû lui dire que sa soeur allait arriver aujourd'hui et qu'elle viendrait nous voir ensuite à la maternité avec ses grands parents.
Je me remets à 4 pattes, mais sur une serviette, cette fois, car mes genoux et le ballon glissaient. Toujours le buste sur le ballon, je suis bien. Je ferme les yeux. Pour un peu, je m'endormirais entre 2 contractions! Les sacs sont prêts depuis quelques jours, je n'ai pas à m'en soucier. Sébastien sort la voiture et les charge. Vers 8h, je lui dis qu'on va peut-être y aller (pourquoi la SF AAD la moins loin ne vient pas jusque chez nous??? Je suis si bien à la maison!) et lui demande de faire chauffer les 2 bouillotes sèches.
Je m'installe dans la voiture, une bouillote dans le bas du dos, une sur le bas du ventre. Je ferme les yeux pendant tout le trajet. J'imagine une vague: quand une contraction arrive, j'imagine la vague qui monte, monte, monte, culmine, et redescend. Sauf que parfois, elle remonte un peu. En arrivant sur le parking de l'hôpital (environ 1/2h de trajet), j'entrouve un oeil pour indiquer à Sébastien où se garer. N'étant pas persuadée que le service de gynéco soit déjà ouvert (il est 8h30), nous passons par les urgences, qui nous indiquent où nous diriger et où nous adresser. Le temps du trajet, je prends quelques contractions encore.
La SF qui nous accueille est souriante. Elle nous fait passer en salle d'examen et m'examine: "vous êtes à 8 bons centimètres, on va passer en salle de travail". Waou, 8 cm, déjà!!! Le plus gros est fait. Elle me fait déshabiller, mettre une blouse, pipi dans le bocal, bref, le "protocole". Elle nous fait entrer dans une salle de travail et nous présente l'auxiliaire de puériculture qui va s'occuper de nous puis de Madalen. La SF me dit de m'installer sur la table et ressort, avec l'aux de puér. Tant que nous sommes seuls, je reste debout, m'accoude et balance toujours mon bassin pour les contractions. J'ai soif, je bois.
Il doit bien être 9h passées quand elles reviennent. Je monte sur la table, elle me met le monito, la perf (vu où j'en suis, je ne vais pas les avoir bien longtemps!), tandis que Sébastien emmène nos affaires dans un casier qu'on lui désigne. Il a droit à une surblouse. Quand tout est installé, je peux redescendre de la table et on me propose un ballon que j'accepte. On m'a demandé si je voulais une péridurale, mais j'ai dit non (d'autant que je ne suis pas persuadée qu'un anesthésiste m'en aurait posé une vue l'évolution! Elle aurait agi après la bataille...).
Les contractions deviennent + difficiles. Je ne suis pas bien sur le ballon car ça commence à pousser sur le rectum, je m'y mets entre les contractions et me lève pendant, en m'appuyant sur la table que j'ai demandé à Sébastien de monter. L'aux de puér lui montre 2 points à masser qui me font un bien fou, même entre les contractions. C'est de + en + dur, je commence à gémir sur les contractions. L'aux de puér me demande si ça pousse, "oui", et si je veux qu'elle aille chercher la SF, "oui". La SF revient, je monte sur la table, elle m'examine: je suis à dilatation complète. Elle me dit que la poche des eaux n'a pas l'air prête à rompre d'elle-même. Elle me demande si on laisse comme ça et on attend pour voir ou si elle me la perce, car ce n'est pas forcément la peine d'avoir mal + longtemps sans être sûres que ça perce. J'accepte. A peine percée, ça commence à pousser.
La SF et l'aux de puér me proposent puis m'installent sur le côté: avec la poussée, je n'aurais pas pu toute seule! Après, ben, ça pousse, donc j'accompagne la poussée et je crie. Mais je n'ai plus mal, je n'ai plus la sensation d'avoir mal. Pourtant, avec la progression de Madalen, je retrouve la sensation de brûlure que j'ai lue dans plusieurs récits d'accouchement, mais je n'ai pas mal. Quelques poussées plus tard, Madalen Alice Renée est sur moi, en peau à peau, il est 10h05. Le cordon ayant rapidement cessé de battre, la SF me demande si elle peut le couper (Sébastien ne veut pas le faire). Ensuite, la délivrance: je pousse peu, le placenta sort rapidement.
Madalen n'aura pas de bain le 1er jour, l'aux de puér la prend juste pour lui laver rapidement la tête, pleine de vernix, et lui mettre une couche. Je la garde en peau à peau pendant 2 bonnes heures. Elle prend rapidement le sein. Pendant ce temps-là, la SF examine le placenta. Un détail l'inquiète un peu: elle pense que c'est parce qu'elle a rompu la poche et préfère appeler une collègue pour confirmation. Pas de souci, tout va bien. Puis elle me recouds, car j'ai déchiré sur la cicatrice de mon épisio. Je n'arrête pas de gigoter, ça fait un peu mal, elle me remets un coup d'anesthésiant.
Madalen sera pesée et mesurée un peu plus tard: 3,660 kg et 50,5 cm. Nous restons + que les 2h règlementaires en salle de travail, en attendant qu'une chambre se libère. Une autre femme crie: ce n'est que le 2e accouchement de la matinée. Je plaisante avec la SF et l'aux de puér, on nous laisse un peu seuls tous les 3. Quand les brancardiers arrivent et nous emmènent dans la chambre, nous plaisantons encore: ils me taquinent gentiment.
Madalen nous fera une petite jaunisse, nous sortirons 3 jours après.

Je suis ravie de mon accouchement à la maternité de Châtellerault. Je ne sais pas vraiment si la SF, ce jour-là, a regardé mon projet de naissance ou si ce sont ses habitudes, mais mes demandes ont été dans l'ensemble respectées, d'autant qu'un certain nombre faisait partie des habitudes du service: pas de position gynécologique, pas d'épisio, mobilité, j'ai eu la perf et le monito en continue mais c'était la fin de l'accouchement et ça a peut-être duré 1h, le cordon n'a été coupé que quand il a cessé de battre, elles m'ont proposé de me redresser pour la délivrance, la poche a été percée après discussion (je ne voulais pas a priori de rupture de la poche, par crainte que ce ne soit trop tôt et que la suite soit + dure à gérer. Mais j'étais à complète et ça commençait à pousser...) J'ai apprécié de n'avoir que 2 personnes avec nous, voire 1 seule, l'aux de puér, qui s'affairait très discrètement dans son coin pendant le travail.
Concernant l'allaitement, l'équipe a été très présente. Madalen avait un peu de mal à ouvrir correctement la bouche pour bien prendre le sein: tout le monde a été adorable, j'ai appelé autant que nécessaire, jour et nuit, pour la mise au sein. Le personnel a tout fait pour que je puisse sortir plus tôt, mais ils n'ont jamais pu avoir la SF de Jaunay-Clan pour des suites de couches à domicile... pour la bonne raison qu'elle avait finalement décidé de faire le pont (et elle a eu bien raison! Elle m'a appelé une dizaine de jours + tard pour s'excuser)
Les 3 ou 4 SF que j'ai vues durant mon suivi de grossesse là-bas, à partir du 4e mois, étaient aussi très agréables (pas bien ponctuelles, mais je crains que ce ne soit dans tous les hôpitaux pareil!)

Je suis repartie avec un excellent souvenir de mon accouchement et de mon séjour là-bas, avec une adorable petite miss qui fête aujourd'hui son premier anniversaire, qui évolue vite, pleine de vie, en pleine santé, très complice avec sa soeur.
Bon anniversaire, ma puce!



4 commentaires:

  1. Joli récit !!!!! Une belle attitude zen pour une naissance toute en douceur et quel beau résultat.

    Bon anniversaire Madalen!!!!!

    Bisous
    Valérie (Sardinealhuile)

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  2. très beau récit!

    Bon anniversaire à Madalen!

    Bisous

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  3. Très joli récit, mais de toutes façons, il ne pouvait en être autrement. je suis frappée par la différence entre les deux naissances des deux soeurs, c'est génial! Et bravo aussi pour ta zenitude, mais ça, c'est toi! Bon anniversaire Madalen!!!

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  4. Ouha quel merveilleux accouchement... J'en ai rêvé de cet accouchement, mais malheureusement la douleur a été chez moi immense... Dès la poche des eaux percée, ça a été des poussées très forte dans le rectum.

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